BABEL DASSI: Jeune ingénieur et entrepreneur camerounais

Cher lecteurs, pour vous, le premier article de ma nouvelle rubrique « je fais ma journaliste ». Notre invité s’appelle Babel Dassi, il est ingénieur biomédical diplômé du AJEENKYA DY PATIL UNIVERSITY et il vit en Inde.

A  22 ans, il est entrepreneur. En effet il est fondateur d’une start-up : GBIONIK. Il l’a mise sur pied en 2016 quand il était en 2^ème année à l’Institut Universitaire de la côte. Il dit pouvoir se venter aujourd’hui d’avoir réussi à unir passion et travail, même si au début de sa formation il n’était pas le plus passionné des étudiants ; en réalité il aurait voulu être médecin.

Il se passionne d’ingénierie biomédicale après son 1^er stage à l’hôpital Laquintinie de Douala  où il s’aperçoit des difficultés auxquelles est confronté le domaine médical au Cameroun ; il cite entre autre le manque d’équipements de pointe, le manque d’ingénieurs biomédicaux, l’indisponibilité des systèmes d’archivage, la difficulté de traçabilité des données médicales et le fait que les centres hospitaliers choisissent de faire de la sous-traitance : c’est-à-dire qu’ils font assurer la maintenance de leurs équipements par ceux qui les leurs ont vendus au lieu d’employer des techniciens sur place.

C’est donc après ce stage qu’il décide de créer GBIONIK.

C’est quoi GBIONIK ? « C’est une plateforme consacrée à 10% à l’électricité, aux innovations électriques, et à 90% à la santé. En fait, mon équipe et moi recensons les problèmes du domaine de la santé au Cameroun et émettons des esquisses de solutions ; après quoi nous faisons une étude, nous envoyons des questionnaires à des centres hospitaliers pour avoir leurs avis par rapports aux problèmes et aux solutions proposées pour être sûrs que nos solutions définitives soient bien appropriées aux besoins du personnel médical ; enfin, nous appliquons ces solutions qui consistent le plus souvent à mettre sur pied de solutions viables, prêtes à usage et adaptées à notre contexte sanitaire. Dernièrement, nous avons mis sur pied un test disponible sur internet «  Evaluation Covid-19 » pour aider les hôpitaux à mieux prendre en charge les patients atteints du Coronavirus : il permet de faire une présélection, une sorte tri entre ceux qui ont juste besoin de se reposer et ceux qui ont réellement besoin de passer un test.»

Être entrepreneur ne lui a apporté que du bien dit-il : lors des entretiens d’embauche il a presque l’impression de parler de collègue à collègue avec son futur employeur, il a donc gagné en assurance ; il a des facilités de collaboration, il a aussi gagné en opportunités. A ce sujet, il est aujourd’hui co-fondateur d’une entreprise indienne et il travaille sur des petits projets avec deux équipes, une composée d’Africains de nationalités diverses et une autre d’indiens.

Être à l’étranger n’a-t-il aucun impact sur l’évolution de la start-up ? « Oui, un impact positif ! Nous avons un CEO au Cameroun, et ici, breveter un projet coûte 100 fois moins cher qu’au Cameroun ce qui nous donne la facilité de breveter nos innovations. »

Des femmes ont-elles influencé votre carrière jusqu’ici ? « Naturellement ! Ma mère a été d’un grand soutien financier et moral, ma sœur a énormément aidé à faire connaître l’application web de GBIONIK et pour finir, je n’ai eu jusqu’ici que des petites amies très compréhensives qui me laissaient me donner pleinement à mon travail. »

Tout le monde a-t-il l’étoffe d’entrepreneur ? « Tout le monde peut être entrepreneur, il suffit juste de bien visualiser son projet et d’y croire fortement ! »

Interviewé le 30/04/20